à P. Sage
En cette période de campagne électorale, les candidats floculent et gesticulent, tandis qu’on nous accule et qu’on nous inocule, qu’on nous immatricule et qu’on nous émascule.
Rien ici sur qui spécule.
C’est regrettable. Souhaitant contribuer au sauvetage de mon pays, je ferai une proposition mineure mais décente. Je propose que la chasse à l’oligarque soit autorisée par la loi. Au moins pour la santé de l’espèce qui dégénère, faute d’être régulée.
La chasse serait ouverte de septembre à février ; il y aurait des quotas (minimum et maximum), et comme l’administration a besoin d’une taxinomie rigoureuse, chasser l’oligarque s’appellerait effectuer un prélèvement civicole pour la bonne gestion des équilibres historiques et naturels.
Des safaris familiaux seraient orientés dans un esprit bon enfant vers toutes les niches fiscales et sur tous les territoires offshore des grands nuisibles technocratiques. Des repas de chasseurs et des expositions de trophées donneraient lieu à des réjouissances nationales. Indépendamment des biens ressaisis, les cornes, la peau et le gras de chaque spécimen pourraient être revendus à titre individuel, afin de participer au financement des dégâts de la finance.
Quant à ceux qui condamnent tout désir de justice a priori, parlent de ressentiment et de boucs émissaires, qu’ils n’aient pas trop de crainte. Ils auront toujours le droit de manger leurs petites salades, mais plus celui de nous les faire avaler.